Vous cherchez des itinéraires économiques pour vos prochains déplacements ? 25% des autoroutes françaises restent gratuites, représentant près de 3 000 kilomètres d’axes sans péage. Découvrez les grands axes gratuits comme l’A75, l’A20 ou l’A84, comprenez pourquoi certaines sections échappent aux péages, et explorez les enjeux futurs de ces infrastructures entre accessibilité territoriale et défis environnementaux.
Ce qu'il faut retenir :
🛣️ % d'autoroutes gratuites | Environ 25% des autoroutes françaises sont gratuites, ce qui représente près de 3 000 km pour réduire le coût des trajets et favoriser l'accessibilité dans les zones rurales et montagneuses. |
🚗 Grands axes gratuits | Les principaux axes comme l'A75, A20, A62, A84 et A35 offrent des sections libres, facilitant la mobilité sans péage dans plusieurs régions du territoire. |
🛡️ Gestion publique | Les sections non concédées sont gérées directement par l'État via les Directions Interdépartementales des Routes, assurant leur gratuité et entretien avec le financement public. |
🌍 Objectifs de la gratuité | Favoriser le désenclavement territorial, réduire les inégalités d'accès aux infrastructures et soutenir le développement économique des zones rurales et montagneuses. |
⚠️ Impact environnemental | La gratuité augmente le trafic, générant plus d'émissions et de congestion, ce qui pose des enjeux pour l'écologie et la gestion durable des réseaux routiers. |
🔮 Perspectives futures | Certains axes comme l'A79 sont désormais payants, et à l'approche de l'expiration de plusieurs contrats de concessions entre 2031 et 2036, la tendance pourrait évoluer vers plus de péages ou de gestion privée. |
Sommaire :
🛣️ Quelles autoroutes sont gratuites en France ?
En France, environ 25% des autoroutes sont gratuites, soit près de 3 000 kilomètres sur un total de 12 000 km du réseau autoroutier. Les 75% restants sont soumis à des péages gérés par des sociétés privées comme Vinci Autoroutes, Sanef ou APRR. Quelle autoroute est gratuite en France ? L’A75 (La Méridienne) reste l’axe le plus emblématique, entièrement gratuit hors viaduc de Millau. Mais d’autres grands axes gratuits traversent le territoire : A20, A62, A84 et A35.
Ces portions sans péage permettent de soulager le budget des automobilistes et représentent un véritable atout pour planifier des trajets économiques. Ces voies rapides gratuites facilitent l’accès aux zones les moins desservies, notamment les régions montagneuses et certaines zones rurales, dans une logique d’accessibilité territoriale.
Axe | Tracé gratuit | Kilométrage estimé | Gestionnaire |
---|---|---|---|
A75 | Clermont-Ferrand – Béziers (hors Millau) | ~335 km | État (DIR/MiT) |
A20 | Vierzon – Brive/Montauban | ~270 km | État (DIR/MiT) |
A62 | Bordeaux – La Brède | ~20 km | État |
A84 | Caen – Rennes | ~170 km | État (DIR Ouest) |
A35 | Mulhouse – Strasbourg – Allemagne | ~170 km | État (DIR Est) |
Pour découvrir d’autres conseils pratiques sur ces axes économiques, consultez notre guide des autoroutes gratuites en France et leurs avantages spécifiques pour vos déplacements.
Les grands axes gratuits : A75, A20, A62, A84 et A35
A75 (La Méridienne) : Cet axe traverse le Massif Central de Clermont-Ferrand à Béziers sur 335 kilomètres, entièrement gratuit à l’exception du viaduc de Millau géré par Eiffage. Construit pour désenclaver le territoire, il absorbe jusqu’à 20 000 véhicules par jour sur certains tronçons et offre des panoramas exceptionnels. Le revêtement a été refait sur la majorité du tracé depuis 2019.
A20 (L’Occitane) : Cette autoroute s’étend de Vierzon à Montauban sur environ 270 kilomètres gratuits, sauf quelques péages isolés au sud de Brive-la-Gaillarde. Elle constitue un axe stratégique pour les poids lourds, certains chauffeurs portugais effectuant même des détours pour emprunter cette section libre qui traverse le Limousin.
A84 : Reliant Caen à Rennes sans débourser un centime, cette autoroute de 170 kilomètres bénéficie d’un entretien exemplaire par la DIR Ouest. Son revêtement de qualité et sa fluidité en font un choix privilégié, même en période estivale. Les Bretons profitent de cette gratuité depuis la décision de Charles de Gaulle en 1969 de désenclaver la région.
Comment identifier les sections sans péage (autoroutes non concédées et flux libre)
Les autoroutes non concédées sont gérées directement par l’État via les Directions Interdépartementales des Routes (DIR). Ces portions ne comportent aucune barrière physique ni badge électronique. Les panneaux bleus sans pictogramme “€” signalent ces axes sans péage. En Bretagne, toutes les voies express portent l’appellation “Charles de Gaulle” et restent totalement gratuites.
Attention aux autoroutes en flux libre : ces sections utilisent des capteurs qui enregistrent les plaques d’immatriculation sans barrière physique. L’A79 entre Montmarault et Digoin, ainsi que certaines portions de l’A13 et A14 vers la Normandie, fonctionnent selon ce principe. Les automobilistes doivent régler le montant sous 72h via internet ou dans un point agréé, faute de quoi une majoration s’applique automatiquement.
- Panneaux bleus sans pictogramme “€” pour les sections gratuites
- Consultation de la carte officielle TerraVisu (PDF de 12 Mo) pour vérification
- Paramétrage GPS avec l’option “éviter péages” activée
- Vérification du gestionnaire : État (gratuit) versus concessionnaire privé (payant)
🛣️ Pourquoi certaines autoroutes restent gratuites ?
La distinction entre autoroutes concédées et non concédées explique la répartition entre axes payants et gratuits sur le réseau français. Les autoroutes non concédées restent sous gestion étatique et permettent une circulation libre, tandis que les concédées génèrent des recettes pour les sociétés concessionnaires. Cette gratuité répond à des objectifs de désenclavement territorial, d’aménagement équilibré et d’équité d’accès aux infrastructures routières.
Certaines portions gratuites constituent un héritage des politiques d’aménagement du territoire des années 70-80. L’État souhaitait alors faciliter les déplacements sans pénaliser financièrement les populations locales, particulièrement dans les zones rurales et montagneuses nécessitant un désenclavement prioritaire.
Les autoroutes non concédées gérées par l’État
Les Directions Interdépartementales des Routes (DIR) assurent l’entretien et la gestion des 25% d’autoroutes non concédées. La DIR Ouest gère notamment l’A84 Caen-Rennes, la DIR Est supervise l’A35 Strasbourg-Mulhouse, tandis que la DIR Massif Central s’occupe de l’A75. Ces gestionnaires publics financent l’entretien via le budget de l’État, contrairement aux concessionnaires privés qui récupèrent leurs investissements grâce aux péages.
Le coût d’entretien d’une autoroute non concédée avoisine 50 000 euros par kilomètre et par an, entièrement supporté par les finances publiques. Cette approche contraste avec le modèle des concessions où les recettes péages (environ 13 centimes par kilomètre) financent directement la maintenance et les améliorations du réseau concédé.
Désenclavement et héritage historique (le cas de la A75)
Pourquoi la A75 est-elle gratuite ? Cette autoroute a été construite sous l’impulsion de Valéry Giscard d’Estaing pour désenclaver le Massif Central. Lancée dans les années 1990, elle visait le développement économique des zones rurales en facilitant les échanges avec les grands centres urbains du Nord et du Sud. Son ouverture complète en 2010 a transformé l’accessibilité de cette région jusqu’alors isolée.
L’objectif de désenclavement justifiait un financement public intégral, sauf pour le viaduc de Millau concédé à Eiffage. Avec ses 335 kilomètres et ses altitudes record dépassant parfois les nuages, l’A75 illustre parfaitement cette politique d’aménagement du territoire. Le trafic de 20 000 véhicules par jour sur certains tronçons confirme le succès de cette stratégie d’ouverture des territoires enclavés, permettant aux automobilistes de rouler au même tarif : zéro euro.
🌍 Impact environnemental et perspectives
Les enjeux de trafic induit et d’émissions liés à la gratuité soulèvent des questions environnementales importantes. Les autoroutes gratuites génèrent mécaniquement plus de trafic, avec des conséquences sur le bilan carbone et la congestion. Cette réalité complexifie les arbitrages entre accessibilité territoriale et objectifs écologiques.
Les projets futurs oscillent entre extension du réseau gratuit et nouvelles concessions. L’A79, inaugurée en 2022-2023, a directement basculé en péage dès sa mise en service, illustrant la tendance actuelle. Plusieurs contrats de concessions majeurs expirent entre 2031 et 2036, ouvrant la voie à de possibles rebasculements d’axes gratuits vers des gestions privées.
Enjeux écologiques des autoroutes gratuites vs payantes
Les études montrent un surcroît de trafic de 15% en volume sur les sections gratuites par rapport aux axes à péage équivalents. Cette augmentation se traduit par une surconsommation de carburant estimée à 0,3L/100km maximum, soit environ 1,5€ supplémentaire par tranche de 100 kilomètres. Les automobilistes restent donc gagnants financièrement malgré cette légère hausse des émissions CO2.
Le phénomène de report modal complique l’équation environnementale : les voies locales se trouvent davantage chargées lorsque les automobilistes évitent les péages, créant des embouteillages sur des axes moins adaptés au trafic intense. Les autoroutes gratuites concentrent les flux mais génèrent parfois des bouchons XXL lors des pics de fréquentation, notamment sur l’A75 en période estivale.
Projets de péage et avenir du réseau gratuit
L’A79 (ancienne Route Centre-Europe Atlantique) constitue le précédent marquant : livrée en 2022-2023, elle a immédiatement été placée sous gestion concédée avec péages. Ce modèle pourrait s’étendre à de nouveaux axes, car plusieurs contrats majeurs (ASF, APRR, ESCOTA) arrivent à expiration entre 2031 et 2036. La tentation sera forte de rebasculer certaines portions gratuites vers des concessions privées pour renflouer les finances publiques.
Au niveau européen, les modèles varient significativement : les Autobahnen allemandes restent entièrement gratuites pour les particuliers, financées par une taxe sur les poids lourds. L’Espagne a libéré certaines portions d’AP-7 depuis 2021 après expiration des concessions, tandis que le Portugal compte 10 autoroutes majeures gratuites depuis janvier dernier. Le modèle franco-français hésite encore entre ouverture totale comme chez nos voisins nordiques ou retour systématique au péage selon les opportunités politiques et la pression budgétaire européenne.